top of page

Chapitre 11 : Désillusion

Un noir intense qui parcourt un esprit. Une inconscience des actes. Une douleur parcourait mon corps de tout son long jusqu'à atteindre mes entrailles. Plus aucune lumière, le seul bruit du silence me faisait tressaillir. Soudain surgit du noir, je me retrouvai dans une pièce que je reconnus entre mille. Ces mêmes corps allongés, pétrifiés par la mort, ceux de mes parents. En regardant de bien plus près je distinguais avec perfection cette silhouette faite d'aucune couleur, pâle, plongée dans l'obscurité. Je ne pouvais détourner mon regard de ce sourire à vous glacer le sang qui me faisait face. Comme dans un murmure suffisamment prononcé une voix douce, éraillée commença à répéter ce nom que je connaissais pour l'avoir entendu de nombreuses fois dans le monde réel avant qu'une autre voix ne surgisse de nul part, couvrant celle que j'avais perçu une seconde plus tôt. Je ne l'avais encore jamais entendu dans ce monde du moins pourtant elle me semblait si familière. Je ne mis que quelques secondes à entrevoir la lumière qui m'éblouis avant de reconnaître ce visage penché au dessus de moi, un regard inquiétant que je lui reconnaissais tant mais je ne mis pas longtemps à comprendre et à me rappeler où je me trouvais que je portais instinctivement la main derrière mon dos endolori. Tout me revint en tête : la soirée avec Malefoy, le sentiment poignant qui m'avais envahi et ma conclusion bien douloureuse sur mes sentiments envers lui. Je m'étais tous simplement endormis dans l'escalier par la fatigue, je n'avais pas eu la force de rejoindre mon lit.

 

 

- Hayley qu'est-ce que tu pouvais bien faire là ?! Ne me dit pas que tu es restée toute la nuit ici ?

- À en juger mon dos, je crois bien que si.

- Il y a bien que toi pour te fourrer dans de drôle de situation, me disait Harry avec un sourire compatissant.

- Je ne te le fais pas dire. Pourtant je peux t'assurer que j'aurai préféré autre. Il fait déjà jour !

- Effectivement, je m'étais réveillé à l'avance et heureusement pour toi apparemment, tu criais dans ton sommeil, c'était assez effrayant je dois dire, tu ne voulais pas te réveiller, j'ai dû te secouer légèrement pour que tu daignes ouvrir les yeux.

- Merci Harry. Tu vas me dire que c'est étrange mais j'ai entendu ton nom à travers mon rêve.

- Tu as quoi ?

- J'ai entendu ton nom dans mon rêve où plutôt mon cauchemar. C'est la première fois que je l'entends dans celui-ci. C'est toujours ce rideau noir intense mais plus je fais ce rêve plus il prend forme d'une certaine façon. Ce n'est pas humain. Pourtant j'aperçois sans mal un sourire au coin des lèvres. Un sourire malsain indescriptible qui m'a littéralement figé avant d'entendre ton nom dans un murmure par une voix douce, elle m'a parue protectrice, tellement belle, sereine. J'aurai juré l'avoir déjà entendu mais je ne sais mettre aucun visage sur celle-ci. Je ne vois aucun rapport avec toi Harry, qu'est-ce que ça peut bien signifier ?

- Je l'ignores Hayley mais tu vas devoir en trouver le sens. Peut être qu'il apparaîtra sans que tu ne t'en rendes compte. Si ton rêve évolue alors des réponses à tes questions vont surgir.

- Tu peux pas savoir comme j'aimerai Harry, ça fait bien des jours que je n'ai pas trouvé le sommeil sans que mon esprit ne s'égare dans ce même décor. J'y pense de plus en plus.

- Tu pourras toujours venir me trouver, tu auras toujours mon aide Hayley.

- Je t'en remercie mais je ne vais pas t'ennuyer plus que ça. Tu as déjà tant à faire. Je trouverai des réponses.

 

Je lui souris en le remerciement et je partis me préparer. Bien que la force n'était pas là, il était tout simplement hors de question d'arriver en retard, qui plus est en cours de défense contre les forces du mal avec Rogue. Je m'imagine le discours qu'il m'aurait tenu sans compter les points qu'il se serait fait un plaisir de me retirer alors je me pressais afin d'avoir tout mon temps pour pouvoir déjeuner le plus sereinement possible. 

Après avoir passé un petit moment dans la salle de bain je me précipitais dans mon dortoir afin de mettre mon uniforme. Une fois bien enfilé comme je le souhaitais je me dirigeai vers la grande salle après avoir franchi la lourde porte menant à celle-ci. Au fond de la table occupée par les Gryffondor je pris place aux cotés de mes amis qui me saluèrent d'un sourire plein de chaleur. J'étais en pleine dégustation d'un bon jus de citrouille avant que je ne sente un regard lourd sur moi. Il pesait sur mes épaules depuis mon entrée dans la salle. Je devinais sans mal de quel regard il s'agissait mais je fis comme si je n'y prêtais aucune attention. Je comptais ignorer mes sentiments, quitte à me faire du mal mais en avais-je vraiment le choix ? Je craignais bien que non. J'étais une Gryffondor qui avait des principes et des valeurs qu'il ne comprendrait bien au grand jamais et il était lui, Serpentard au regard perçant, d'une beauté démoniaque et d'une personnalité arrogante que je détestais par-dessus tout, tout en l'adorant en même temps. Certains pourraient dire que je ne sais pas où j'allais mais bien que tout ce bousculait dans ma tête, mes idées elles, étaient très clairs. J'allais tout simplement faire comme si je n'avais jamais rien ressentis et faire ce que je savais faire de mieux : me concentrée sur mes études et ne laisser rien se mettre en travers de ça. D'une façon où d'une autre il se comporterait avec moi comme il en avait l'habitude devant les autres, en oubliant ce moment magique que nous avions passé malgré que ce moment fut le mien, pour lui j'ignorais tout et ne le saurais sûrement jamais sur ce qu'il lui avait passé par la tête cette nuit là. 

Je fus vite sortie de mes pensées par les nombreuses chouettes qui volaient et arrivaient à tours d'ailes dans la salle. J'avais complètement oublié le fait que c'était le jour du courrier. Au loin j'aperçus Stena qui se dirigeait doucement vers moi avec une lettre coincée entre ses pattes. Je pris la lettre qui se trouvait à présent en face de moi et remerciais Stena qui s'envolait. Je pris soin de ne pas la déchirer en l'ouvrant et en lu le contenu.

 

À notre très chère Hayley,

J'espère que tout ce passe comme tu le désirais. Tu es une brillante élève, nous n'avons jamais douté de toi. Comme tu le sais les vacances approchent à grand pas et Noël par la même occasion qui n'est que dans quelques jours. Ton père et moi espérons ta présence même si nous comprenions très bien que tu veules rester au sein de l'école peut être parce que nous te connaissons et nous savons au combien parfois qu'être libre de ton quotidien te fait le plus grand bien. Sache que nous t'aimons et te donnons tout notre soutiens.

Ton père et ta mère.

 

La lettre de mes parents adoptifs me mis du bôme au cœur. J'avais réfléchis à l'idée de rester à Poudlard pendant les vacances de Noël mais je me voyais mal leur faire de la peine et puis ils me manquaient. Je me rappelle encore ma toute première année à leur cotés. Je n'étais encore à peine plus âgée que 9 ans et pourtant j'en avais vu tellement de chose déjà... J'étais très peu sociable avec des pensées noires ça c'était certain. Une enfant instable, refermée sur elle-même me disait-t-on dans le monde moldu. Avec eux j'ai appris le goût de la vie, des moments de familles qui représente absolument tout pour moi au jour d'aujourd'hui. Ils ont réussi à me faire sourire. C'est peu de temps après que mon caractère ait commencé à s'affirmer, la joie de vivre faisait place à mon côté sombre. J'oubliai tout ce qui n'avait plus d'importance à mes yeux, ces familles détestables que j'avais tant haïs. Ils m'avaient aimés comme si j'avais été leur propre fille et je les ai aimé à mon tour comme mes propres parents sans oublier que les visages de mes géniteurs resteraient gravés à jamais en moi jusqu'à mes cauchemars,même si je ne savais pas à quoi ils ressemblaient. 

À coté de moi, une grande discussion portait sur Cormac McLaggen.

 

- Il te dévore des yeux depuis la rentrée, il faut vraiment être aveugle pour ne pas le remarquer, disait Ron.

- Vous êtes vraiment des idiots quand vous vous y mettez les garçons, dit Hermione pour le peu énervée, et tu n'es pas mieux Harry à rire des idioties de Ron. Vous feriez mieux de vous concentrez sur le devoir de métamorphoses.

- Ce que tu n'es pas drôle.

- Je te dispense de commentaires Ron. Par ce faite, je ne sais pas vous mais moi j'ai un cours de Défense contre les Forces du Mal alors j'y vais de ce pas.

- Hermione n'a pas tout à fait tord. Si vous ne voulez pas vous faire réprimandez par Rogue nous ferions bien d'y aller, dis-je simplement.

- Très bien, on arrive, dit Ron d'un ton agacé.

 

Une fois que les deux garçons se décidèrent enfin nous nous dirigeons ensembles vers le cours que nous avions. Dans les couloirs menant à la salle de cours nous croisons un groupe de Serpentard dans lequel Malefoy se trouvait. En nous voyant passer devant eux nous avions eut le droit aux habituelles remarques et à leurs rires de chèvres. Je passais devant lui en lui adressant un regard foudroyant avant de reprendre mon chemin. Après plusieurs minutes a arpenter les couloirs, nous rentrions dans la salle de classe et je pris place aux cotés d'Hermione. Plus les jours avançaient plus j'avais comme l'impression que notre très cher professeur Rogue prenait un plaisir encore plus fou à torturer les élèves de ces innombrables remarques. 

Ce jour là, nous étudions les Inferi, des êtres particulièrement dangereux étant donné que ceux-ci sont des cadavres d'hommes et de femmes voir parfois des enfants qui ont été réanimés par les pratiques d'un mage noir. Il en va de la logique que nous pouvons pas les tuer puisqu'ils sont déjà morts. Pendant notre cours nous avons appris les différentes façons de les détruire où encore de les repousser à l'aide de sort de feu, de chaleur ou bien encore de lumière afin qu'ils retournent dans un sommeil profond. 

La matinée fut bien remplie par les multiples cours que nous avions eut et j'étais bien contente d'y échapper l'après-midi et d'encourager mon équipe et plus particulièrement Harry, Ginny et Ron. Comme à sa grande habitude Ron ne pouvait s'empêcher de stresser et de se poser mille questions jusqu'à se demander s'il allait y participer.

 

- Ron tu ne vas pas abandonner ton équipe, si tu es là c'est que tu sais jouer non ?

- Hayley tu ne comprends pas, j'en ai mal au ventre.

- Tu m'étonnes avec tout le mal que tu te donnes.

 

 

Après avoir vaguement discuté Luna vint se joindre à nous en s'interrogeant de la mine de Ron et si cela expliquait pourquoi Harry avait versé quelque chose dans le verre de celui-ci. Il paraissait que c'était de la chance liquide mais ce que Ron et Hermione ignorait c'est que Harry n'en avait pas versé, ce fut seulement ce que croyait ceux-ci. Bien entendu, la victoire ne ce fit pas attendre et une grande fête de victoire eut lieu dans la salle commune des Gryffondor surexcités. Tous acclamèrent et félicitèrent celui-ci avant que Lavande n'intervienne et vienne ce jeter littéralement à son cou. Sur le moment j'étais plutôt contente pour lui mais j'eus vite compris ce qui se passait quand Hermione quitta la salle au bord des larmes vers un coin tranquille. 

Je la suivis dans le but de pouvoir lui parler, après tout c'était mon amie et je me devais d'être là pour elle. Son teint bordé de larmes et se visage défait me faisais mal au cœur pour elle. Je voyais sous mes yeux les ravages que pouvait bien faire l'amour. Tout ceci me ramenait à mes propres sentiments, ses sensations étranges que produisait mon corps sous le simple fait d'évoquer son nom. Le cœur tambourinant qui manque des battements, les mains tremblantes et une conscience qui ne sait plus où donner de la tête. A ce moment là je comprenais ce qu'elle pouvait bien ressentir.

 

- Hermione, je suis désolée.

- Pourquoi je me fais autant de mal pour cet abruti ?, me disait-elle, pensive.

-Tout simplement parce que tu as décidé de lui donner le pouvoir de te faire du mal Hermione mais en contrepartie tu lui as donné la plus belle chose que tu possèdes, ton cœur. Je te comprends bien plus que tu ne puisses l'imaginer.

- Ça t'es déjà arrivé de ressentir de pareilles choses ?

- Ça ne l'était pas encore jusqu'à quelques jours mais c'est de toi que nous parlons.

- Alors toi aussi tu souffres ? Comment tu fais pour être aussi forte face à ça ?

- Je ne suis pas forte face à ça, ça me terrifie je dois bien me l'avouer, j'en ai peur mais je ne le montre pas car ce serait montrer mes faiblesses. Ce que j'admire c'est ton courage Hermione, tu en as bien plus que tu ne le crois.

- Si seulement.

- Je pense que tu veux être un peu seule. Si tu as besoin d'une personne pour parler tu peux venir sans problème me voir.

- Merci Hayley.

- De rien.

 

Je partis par la suite. Je ne comptais pas pour l'instant retourner parmi les élèves encore en fête alors que je n'avais pas la tête à faire la fête ce soir. Je finis par me diriger vers l'endroit le plus tranquille que je connaisse à Poudlard soit la tour d'Astronomie. 

Après le bal quelques jours avant j'avais passé un agréable moment à contempler le ciel. Ça avait été pour moi un moment ressourçant. Je gravis les escaliers qui y menèrent avant que je ne m'aperçoive que quelqu'un y était. J'avançais doucement d'un pas décidé avant que je me fige sur place sans bouger. Devant moi sur la rambarde ce tenait de dos un jeune homme vêtu d'un costume noir. Bien évidemment je le reconnus immédiatement mais pas logiquement à sa chevelure platine mais à sa carrure ferme. Je restais un petit moment sans me faire remarquer à observer ce qui se trouvait devant mes yeux. Bien que je sois des plus discrètes il finit par se retourner et me faire face. Son visage pâle éclairer par la lumière de la lune était d'une beauté sans pareil à mes yeux. Je me plongeai dans son regard gris gelé qui me déstabilisait tant. Je voulais à la fois courir à toutes jambes et rester. Je pris la deuxième option et m'approchais à mon tour de la rambarde posant mes mains sur celle-ci avant de fermer les yeux. Je voulais que ce moment ne soit pas interrompu.

 

- Ne dis pas à un mot Malefoy !



Je m'attendais à avoir une réponse mais celle-ci ne vint pas et c'était à mon plus grand soulagement,pas plus mal. Cependant il resta là où il se trouvait avant que je n'arrive. Nous restions tous les deux à une bonne distance, les yeux fermés vers le ciel qui lui seul pouvait savoir à travers mes battements la chaleur de cet instant qui pour moi n'avait rien d'ordinaire. Je n'attendais rien de lui, il n'attendait rien de moi.Au bout d'un moment je me décidais à partir sans me retourner de peur qu'il n'aperçoive dans mon regard un rien qui pourrait lui faire comprendre n'importe quoi. 

 

En retournant dans la salle commune tout était en désordre, on aurait pu dire qu'une tornade était passée par là, démolissant tout sur son passage. Je la croyais déserte mais elle ne l'était pas. Je fus rassurée de voir Neville approché.

 

- Tu n'es pas restée à la fête, tu ne te sentais pas mal ?

- Non, au contraire je devais réconforter une amie mais toi tu ne devrais pas être endormi ?

- Et bien je t'attendais, je n'arrivais pas à trouver le sommeil.

- Ça me rappelle vaguement une soirée, dis-je le sourire aux lèvres.

- Ça doit être la pleine lune.

- Je crois plutôt que c'est la nuit qui ne nous accepte pas toujours.

- C'est une vision des choses.

- Je ne suis pas très douée mais te moque pas, dis-je simplement.

- Je ne me le permettrai pas.

- Tu comptes aller à la soirée de Slughorn demain soir ?

- Je ne suis pas vraiment doué pour les potions comme tu as s'en doute pu le remarquer alors je ne me suis pas vraiment fais remarqué mais on m'a dit que je pouvais être serveur pour la soirée pour pouvoir y participer. Certes ce n'est pas vraiment comme je l'aurai décidé mais c'est mieux que rien !

- Si tu tiens vraiment à devenir serveur le temps d'une soirée tu fais comme tu veux sinon si tu en as l'envie tu pourrais y venir avec une amie ?

- Je dois considérer ça comme une invitation ?

- Oui, tu le dois.

- Je viendrai te chercher après que tu sois prête vu que nous allons l'après-midi à Pré-Au-Lard.

- Aucun problème.

 

Il me sourit en signe d'accord. Nous nous asseyions dans le long sofa qui était parsemé de confettis en tout genre et nous endormions l'un à coté de l'autre. Je ne saurais dire si j'étais contre lui mais en tout cas je sentais ses bras réchauffant sur mes épaules frêles avant de m'endormir jusqu'au lendemain matin.

bottom of page