En ce soir de pleine lune, le vent semblait avoir cessé sa course folle. On entendait que le fin bruissement des feuilles mortes crépiter sur le sol au couleur d'un automne maussade. Le temps se laissait figer dans un silence dont lui seul en détenait le secret. Tout semblait par delà les contrées, calme et reposant. Nul noirceur ne venait obscurcir ce beau tableau d'où l'on pouvait entendre le battement d'aile fragile de quelques oiseaux vagabonds. La lune se tenait flamboyante et immortelle dans le ciel parsemés d'étoiles qui scintillaient de leurs chaudes couleurs. Pourtant.... Nul ne pouvait se douter que cette nuit-là, aussi ordinaire qu'elle paraissait, bouleverserait le destin de deux êtres innocents. Ce même destin qui rependrait son malheur, amènerait le chaos et déchirerait des populations entières sous la terreur.   

Dans la nuit la plus obscure, un cris perçant bercé par le déchirement retentit dans les ténèbres mettant fin au silence angélique qui avait régné en ces lieux. Des pas précipités et brusques se faisaient entendre au loin en se rapprochant avec précipitation. On pouvait entendre le souffle court et haletant d'un homme, chevauchant la forêt aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine qui ne cessait de se soulever dans un rythme saccadé, convulsif. Le visage apeuré de l'homme trahissait de la peur qui le tiraillait malgré qu'une force surhumaine semblait l'habiter. Dans un silence, un moment qui lui aurait échappé, une marque cadavérique illumina le ciel d'une couleur sombre aux nuances verdâtre, symbolisant le mal suprême. C'est à ce moment-ci qu'il sut. Immobilisant son corps, fixant l'horizon de ses grands yeux, une larme perla sur sa joue bleutée par le froid avant de venir se réfugier dans la fine chevelure brune de sa fille, qu'il tenait aux creux de ses bras. Il contempla son visage angélique et serein empreint à une fatigue enfantine. D'un geste doux et tendre, il ramena sur son petit corps une couverture faite en laine d'où l'on pouvait distinguer très nettement les dorures argentés qui formaient joliment le contour de son nom. Ses doigts vinrent caresser ses petites joues rosées alors qu'elle ouvrait légèrement les yeux, regardant droit devant elle. Son regard brun était semblable à celui de l'homme bien qu'on lui distinguait un éclat enfantin. Avec toute la force qu'elle possédait, elle leva sa main et vint nicher sa paume sur la joue humidifiée de son père, la caressant avec fragilité tendit que celui-ci fermaient ses paupières à son contact. Se courbant pour se rapprocher du sol, l'homme déposa un ultime baiser sur le front de la jeune beauté avant que l'écho de ses paroles ne disparaisse dans la nuit comme une empreinte qui aurait marqué à jamais le monde.

 

 

"Je t'aime Hayley ne l'oublie jamais !"