top of page

Chapitre 12 : Au delà des mots

Dans de simples mots, les sens peuvent prendre de multiples chemins qui nous mènent dans l'inconnu. Je me retrouve parfois à être confronté à certaines vérités qui sont parfois dures à comprendre, comme un rêve indéchiffrable dont on ne détient pas la clé. Nous avons beau chercher à travers des instants, des moments, nul ne sait comment en trouver la réponse. Tout ce formait dans ma tête. 

Cette nuit là était des plus étranges. Les images que je connaissais tant s'enfilaient une par une telles un film dans mon esprit vagabond. Le temps c'était arrêté où avait tout simplement disparu. Je me trouvais dans une forêt dont on ne distinguait que la masse d'arbres s'élevant vers le ciel plongé dans l'obscurité la plus totale. Pas une lumière, aucun éclat mais les odeurs fusaient dans mes narines, des odeurs semblables au chaos. Je ne sentais pas mon corps ni aucun de mes membre pourtant je me voyais courir à en perdre l'haleine, évitent du mieux que je pouvais les branches entrelacées qui jonchaient le sol. C'était déstabilisant à bien des points. En un seul instant mon regard se portait vers l'horizon. Des pas précipités, je n'entendais que cela tout autour de moi. Une lumière surgit de nul part mit fin à l'ambiance lugubre qui prenait place dans la pénombre avant que mon esprit ne s'endorme lui aussi dans une obscurité infinie.

 Je regagnais peu à peu mon corps,mes sens. Je sentais un souffle chaud chatouiller le bout de mes oreilles, une respiration légère et douce chantonnant jusqu'à sentir des bras protecteurs sur les miens. Je ne voulais pas ouvrir les yeux, voulant conserver le bien-être et la protection que m'offrait ce moment. Je m'abandonnais dans un semi-sommeil. Malgré que mon corps était fermé, ma tête était grande ouverte. Au bout d'un certain moment je sentis mon corps bouger au rythme de légères secousses. J'entrouvris mes paupières qui me semblaient bien lourdes et plongeait mon regard dans celui qui me faisait face. Des voix se faisaient entendre, des petits sourires se dessinait sur plusieurs visages qui me fixaient. Je me mis alors assise difficilement avant de me rendre compte où je me situais.Je me trouvais toujours au même endroit : sur le canapé de la salle commune avec à ma gauche Neville qui paraissait gêné, le feu au visage à cause de la situation pour le peu embarrassante.

 

- Bien dormi à ce que je vois, Hayley !, disait Ron qui parlait avec un sourire espiègle.

- Heu... Oui, merci et toi Ron ?

- Et bien oui mais sûrement pas aussi bien que toi, me fit-t-il avec un clin d'œil avant de rejoindre Harry qui venait d'entrer dans la pièce.

 

Je ne savais pas vraiment quoi répondre à cela, j'étais tout aussi gênée que Neville et ça me faisait rire. Hermione passa dans la pièce sans adresser une parole pour Ron.

 

- Hayley on se voit au petit déjeuner, il vaut mieux vous laissez vous préparez. Vous êtes encore tout endormi.

 

Je remerciai au fond de moi Hermione pour ça remarque. Les autres élèves qui étaient restés là à nous observer ne comptaient pas bouger sans que quelqu'un n'intervienne. Une fois que ceux-ci quittèrent la pièce je fus soulagée et me levais avant d'adresser un sourire timide à l'encontre de Neville.

 

- Je crois qu'Hermione a raison, il vaudrait mieux que nous allions nous préparer.

- Oui, je le crois aussi. Je suis content de t'entendre dire que tu as bien dormi. Tu as fait tant de cauchemars cette nuit. J'ai essayé de te calmer tant bien que mal, heureusement que tu t'es rendormie. C'est toujours ce que tu m'avais décris, enfin... tes rêves ?

- Étrangement, non. C'est bien la première fois que mon rêve change et évolue autant au cours d'une nuit. Il me semblait que malgré l'atmosphère de celui-ci je n'avais pas peur.

- C'est étrange en effet. Tu avais peur au cours des autres ?

- J'étais terrifiée, c'était plus ça. Terrifiée, dis-je songeuse. N'en parlons pas, c'est notre dernière journée, je compte bien en profiter.

- Je suis entièrement d'accord, je vais te laisser. On se retrouve à Pré-Au-Lard ?

- Oui.

 

Une fois que Neville fut parti je pris le chemin de la salle de bain. Je me préparais avec l'idée de passer une agréable journée. J'avais décidément une grande hâte de retrouver mes parents et de passer les fêtes de Noël à leurs côtés mais pourtant j'avais une petite appréhension de quitter le cocon qu'était devenu pour moi Poudlard. Une maison. Pour moi cette école représentait cela, voir bien plus. Un endroit où tu vis vraiment. J'avais trouvé mes sources, mes repères et pris mes petites habitudes et j'allais les délaisser pendant plusieurs semaines pour retrouver celles que je possédais bien avant. 

Je me dirigeai vers mon dortoir en enfilant une serviette autour de ma taille. Mes cheveux bruns collaient à ma peau après une douche rafraîchissante. Je sortis plusieurs affaires de mon placard et enfilais une tenue que j'aimais pour sa simplicité avant de prendre mon sac et de filer direction la grande salle. Je longeais et marchais dans les couloirs interminables avant d'arriver à ma destination. Je m'assis aux cotés des trois inséparables, enfin, ce qui en paraissait. Hermione et Ron ne s'adressait pas un seul mot encore une fois,seulement des petits coups d'œil noirs. Je me demandais comment Harry et moi allions bien pouvoir arranger tout ça. L'ambiance était pour le peu assez froide malgré la chaleur qu'émanait les sourires qui me faisait face. J'essayai de détendre l'atmosphère mais rien n'y faisait apparemment. Après avoir ingurgité mon repas je partis avec Hermione en direction de la bibliothèque.

 

- Tu comptes bien venir à la fête ce soir ?, lui demandais-je.

- Oui, bien sûr, je ne compte pas rester couchée, je suppose que toi non plus !

- En effet, j'ai invité Neville pour m'accompagner et toi, tu ne sembles pas encore sûre !

- A qui le dis-tu, mais j'ai invité quelqu'un.

- Alors sur qui c'est porté ton choix ?

- Tu ne vas pas me hurler dessus j'espère mais j'ai demandé à McLaggen, dit-elle un peu répugné.

- Hermione !,m'exclamais-je.Mclaggen, tu pouvais pas faire pire !

- Je sais mais j'ai pas trouvé mieux.

- C'est à cause de Ron, n'est-ce pas ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles !,faisait-elle semblant de dire.

- J'avais bien raison, après tout si tu veux le rendre jaloux j'avoue que c'est la meilleure des solutions. Tu peux compter sur moi pour en parler autour de moi pour être bien sûr qu'il soit au courant. Tu en as parlé à Harry ?

- Et bien non pas encore, il le verra par lui même au moment voulu. Et toi et Neville alors, comment ça se passe ?

- Heu... et bien... nous sommes de très bons amis.

- Tu ne vas pas me faire avaler ça. Neville te dévore des yeux, ne me dis pas que tu ne l'as pas remarqué ?

- Je suis au courant Hermione, ne t'en fait pas pour ça. Il me l'a dit.

- Comment ça il te la dit ? Quand ça ?

- Le soir du bal quand je le cherchais, tu te rappelles ?

- Oui, je m'en souviens.

- Il était dehors et il m'a avoué ce qu'il avait sur le cœur. Je ne m'y attendais pas c'est le moins qu'on puisse dire.

- Si rien ne c'est fait c'est que tu n'as pas répondu à ses sentiments.

 

Je hochais la tête en signe d'approbation.

 

- Neville est vraiment une personne merveilleuse et je l'aime beaucoup malgré que ça m'ait un peu gênée d'avoir tout ses regards ce matin, ça ne me dérangeais pas tellement.

- Tout le monde en parle, ça a vite fait le tour de l'école c'est le cas de le dire.

- Qu'ils parlent, je sais ce que nous sommes l'un pour l'autre. Après tout, qui sait ce qui peut bien arriver entre nous ? Seul Merlin le sait.

 

Après avoir rejoint comme convenu la bibliothèque, nous nous installions à l'un des bureaux afin d'étudier en silence. Au bout d'une bonne heure Hermione s'en alla pour aller chercher un devoir qu'elle avait d'après elle oublié et je me retrouvais seule à ma table. Je plongeais mon regard à travers les différents ouvrages, lignes qui défilaient au fur et à mesure que mon regard avançait avant que je ne sente une présence à quelques centimètres de moi. Au début je ne pris pas une grande attention à la personne qui semblait me contempler sans bouger d'une semelle mais plus j'essayais de l'ignorer, plus ma curiosité prenait le dessus sur mon contrôle et je détournais mon regard dans celui de mon ennemi qui me faisait face un sourire mesquin aux lèvres.

 

- Je peux savoir pourquoi tu restes là à me relooker Malefoy ?

- Tu penses très mal, te relooker tu dis ? Tu veux ma mort où quoi ? Jamais je ne poserai ne serais-ce qu'un œil sur toi Williams et encore moins pour te "relooker",dit-il.

- Alors tu vas m'expliquer ce que tu fais encore là ?, dis-je sournoisement.

- C'est moi qui pose les questions, pas l'inverse.

- Ça je ne le crois pas. Tu peux peut-être te le permettre avec tes autres greluches mais pas avec moi.

- Ça te déplais que j'aime me faire plaisir Williams ?, dit-il avec un sourire narquois.

- Pas le moins du monde. C'est ton problème. Je plains juste les pauvres petits cœurs que tu détruis consciemment en les rejetant. Tu veux savoir une chose ? Tu es pathétique.Vraiment pathétique.

- Je crois que tu n'as aucune leçon à m'apprendre sur ça. Tu ne détruis pas le petit cœur de Londubat par hasard ? Qui est le plus pathétique des deux Williams ?

- Nous sommes amis mais tu peux pas comprendre, tu ne sais même pas ce qu'est l'amitié.

- Ne joue pas avec plus malin que toi Williams, tu sais bien ce qui ce dit. Toi et le petit Londubat retrouvés au matin dans les bras l'un de l'autre.

- Je m'en fous éperdument de ce qui ce dit et puis pour ton information Malefoy : ça ne te regarde en rien.

- Étrangement tu vois j'ai l'impression que ça me regarde.

- Et je pourrai savoir pourquoi ?

- Ça par contre ça me regarde.

 

Je me levais et ne mis pas longtemps à lui faire face. Je comptais avoir une réponse. Je ne savais pas à quoi il voulait bien jouer mais je ne comptais pas perdre à ce jeu là, ça, jamais. Je suis coriace, il l'était aussi. Déterminée je maintenais mes yeux dans les siens encore gris-métalliques sans relâcher le contact d'une seule seconde. Il faisait de même. Pour certains ce moment aurait pu faire penser à un tout autre dénouement mais autour de nous ne régnait qu'un air de défi que nous seuls comprenions. A ce moment je voulais me prouver à moi-même que je ne pouvais pas être faible face à lui, je ne voulais plus l'être. Sans le vouloir il m'avait entraîner dans un combat intérieur, une spirale pour ne pas apprécier ce moment ni m'enfuir à toutes jambes. Je savais que tout les coups seraient permis pour lui comme pour moi. C'était un jeu dont je prenais gout et que rejetais l'instant d'après, me rendant compte dans qu'elle folie j'allais sombrer si je ne réagissais pas, si je ne tentais rien. Dans ma vie je n'aurai jamais cru que l'amour pouvait se résumer à ça pour moi. Deux êtres que tout oppose dans un combat perpétuelle, dangereux dont lui représentait le danger car tout comme Hermione avait donné son cœur à Ron, moi je lui avais donné le mien et tout le pouvoir qui s'en suit avec. Je savais que la meilleure des réponses était de ne rien laisser paraître, de jouer un faux jeu de cartes sur table. Nous les avions entre les mains. Instinctivement je relâchais mon regard et le posais à ma montre. J'allais être en retard à mon rendez-vous si je ne partais pas tout de suite et je le savais. J'étais en colère de ne pas pouvoir finir ce que j'avais dans la tête mais je n'avais pas le choix. Il avait gagné par abandon. Je pris mes affaires et m'en allais.

 

- Où tu vas comme ça Williams ?, me demanda-t-il, sans doute vexé que je parte.

- Tu n'as pas répondu à ma question, je ne répondrai pas à la tienne, sur ce : au revoir Malefoy.

 

Je partis sans me retourner. Encore heureuse qu'il ne m'ait pas retenu venant de sa part ça relevait d'un miracle et tant mieux. Heureusement que j'avais pris ce dont j'avais besoin. Je n'avais par ce fait pas besoin de perdre du temps à retourner à mon dortoir. 

Je passais par la cour verglacée en prenant grand soin de ne pas me retrouver à terre en glissant et je partis en direction de Pré-Au-Lard où comme convenu je retrouvais Neville devant les Trois-Balais. Il semblait avoir froid car il frottait ses mains contre ses jambes afin de les réchauffer tout comme moi d'ailleurs, je commençais peu à peu à ne plus sentir mon corps pourtant grelottant. On ne se fit pas prier et on rentra à l'intérieur de l'auberge où nous saluons Madame Rosmerta avant de prendre deux bières-au-beurre et d'aller s'installer confortablement à l'une des tables vides. Nous discutions de tout et de rien en même temps mêlant parfois des rires au milieu de la conversation prenante. Après être bien réchauffés et avoir terminés nos verres nous sortions pour nous diriger vers une boutique qui vendait des vêtements en tout genre. J'avais proposé à Neville de m'y accompagner afin de trouver une robe pour ce soir. La soirée était bien habillée, je ne comptais pas venir en jean ni même en uniforme mais je pris soin d'essayer chaque robe que Neville aimait et m'avais choisi afin de trouver celle qui me conviendrait le mieux sans pour autant lui en montrer les essayages. Je voulais tout de même garder une surprise quant à mon choix. Il m'en avait tendu trois toutes plus magnifiques les unes que les autres pourtant mon attention se porta sur une robe d'un vert émeraude qui me tombait juste en dessous du genoux avec un léger décolleté qui mettait mes formes en valeurs et restait très classe. Je pris aussi une deuxième de couleur rouge profond au cas où d'autres occasions de la porter s'offrirait à moi. Je sortis de la boutique le sourire aux lèvres avec à mes cotés un Neville impatient. 

Le soir n'allait pas tarder à tomber mais avant de partir nous nous sommes allongés dans la neige poudreuse qui nous recouvrait de tout notre long. Je me surpris à repenser aux paroles de Malefoy quelques heures avant "tu ne détruis pas le petit cœur de Londubat par hasard ? Qui est le plus pathétique des deux Williams ?". Je ne voulais pas y croire mais d'une certaine façon il n'avait pas tout-à-fait tord et il le savait. Je savais que Neville avait des sentiments pour moi. Lui et moi étions de plus en plus proche ses derniers temps. Nous étions mutuellement un réconfort pour l'un comme pour l'autre. Pourtant je ne lui donnai pas ce qu'il pouvait vouloir et je m'en voulais, oui je m'en voulais plus que tout de ne pas avoir les mêmes sentiments à son égard alors que je m'étais entiché de Malefoy, ce Serpentard prétentieux qui passe son temps à se pavaner devant toutes les filles qu'il peut bien trouver à son gout. Mon cœur se serra.

 

- Hayley ? Tu ne devrais pas aller te préparer pour la fête ?

- Oh... si. Tu as raison, je ferai mieux d'y aller si je veux être prête à temps.

 

Il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je la pris et passa un coup sur mes vêtements qui n'allait pas tarder à être mouillés par la neige glaciale. Le château me paraissait si loin alors qu'il n'était qu'à quelques petits pas du village. Une fois à l'intérieur je dévalisais tout les escaliers afin de me rendre en vitesse dans mon dortoir. Arrivée à l'intérieur, Hermione y était déjà ainsi que Ginny.Par chance je pu me retrouver seule avec mes deux amis qui était déjà vêtue de leurs belles robe, étant donné que Padma et Parvati étaient sortis à une des fêtes organisés à Pré-Au-Lard.

 

- Alors ? Comment c'était ?, me demandait la jolie rousse.

- Très bien, nous sommes aller prendre un verre avant d'aller m'acheter une robe pour ce soir.

- Super, tu es plus détendue, ça fait du bien à voir, me dit Hermione avec un sourire.

- Oui, ça change.

- Aller enlève-moi tout ces vêtements mouillés et va te faire toute belle, la salle de bain est libre, tu en as de la chance, tu n'auras pas à attendre des heures.

- Je cours alors. On se voit à la fête, je crains ne pas sortir d'ici avant un bon bout de temps.

- Ne t'en fait pas, me disent-elles.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me plaçais devant le miroir et observais mon visage encore blanc par le froid et commençais du mieux que je peux à le maquiller légèrement de couleurs assortis à ma tenue. Pour mes cheveux brun je ne voulais pas d'une coiffure trop appliquée ni trop recherchée. Je pris la peine de les onduler à l'aide de ma baguette et de les laisser se répandre sur mes épaules le plus naturellement possible. J'ajoutais juste un simple collier en or autour de mon cou et de fines boucles d'oreilles pour habiller celle-ci. Après me trouver enfin prête pour sortir j'enfilais une petite paire d'escarpins. 

Je sortis de la salle commune où j'attendis que Neville arrive. J'avais eu apparemment de l'avance. Il arriva au bout de quelques minutes tout essoufflé. En signe de justification il me chuchotait qu'il avait eu peur d'être en retard ce qui eut le don de me faire sourire avant d'entrer dans la salle qui était par ailleurs joliment décorée. De grands rideaux verts et ors recouvraient à plusieurs endroits la salle et les fenêtres et au plafond se tenait des lanternes rouges qui donnaient un ambiance apaisante à la salle tout en gardant une atmosphère tamisé. Je ne mis pas longtemps à repérer mes amis. Par ailleurs je me dirigeais avec Harry derrière les rideaux où Hermione semblait se cacher du mieux qu'elle pouvait de McLaggen qui se dirigeait maintenant vers nous. Celle-ci en profitait pour partir au plus vite. Cet idiot reprochait à Hermione d'avoir la langue bien pendue. Je me mis à pouffer de rire lorsque celui-ci pris une grande bouchée des petits plats qui nous étaient proposés avant que Harry ne lui dise qu'il venait d'ingurgité des boules de dragon. Je ne me retenais plus de rire mais ce fut de courte durée car Rogue rappliquait vers nous me fixant d'un regard aussi froid que lui. Je profitais du moment où celui-ci digéra son repas sur les pieds de Rogue pour m'éclipser. 

J'étais par la suite retourner auprès de Neville où nous dansions parmi les rares invités qui le faisaient avant d'aller remercier notre professeur pour son invitation qu'il me rendit poliment. J'étais en pleine discussion à présent avec Ginny quand soudainement du bruit se fut entendre et Mr. Rusard entra dans la pièce, tenant fermement par le col un jeune Serpentard. A présent tout les regards étaient posés sur eux et le mien aussi mais plus particulièrement sur Malefoy qui, je fus surprise, me dévisageait de la tête au pied en intensifiant son regard dans le mien. Ce moment fut de courte durée car Rogue intervenait rapidement avant de partir de la salle avec Malefoy. J'avais remarqué comment Harry les dévisageaient et ça ne sentait pas très bon tout ça et j'avais bien raison car celui-ci partit discrètement en leur direction. Je le suivis à mon tour.

 

- Harry ? Qu'est-ce que tu compte faire ?, lui demandais-je.

- Tu ne trouves pas ça étrange que Rogue prenne la défense de Malefoy et propose gentiment de le raccompagner à ses appartements ?

- Si, je le conçois.

- Viens avec moi alors !, me dit-il en me tendant son bras.

- Très bien.

 

Il me prit le bras délicatement avant de se coller soudainement aux murs d'où on entendait très bien les deux voix qui se trouvait à peine quelques mètres de nous. Nous tendions tout deux l'oreille et écoutions la conversation pour le peu mouvementée et ce que j'y compris me terrifiait. C'était impossible et inconcevable à mes yeux mais les mots revenaient en boucle : "J'ai fais le serment inviolable", "J'ai été choisi pour ça, parmi tous les autres, moi, je ne le décevrais pas", "Ce sera ma gloire", "Peur". Tout ce bousculait dans ma tête et me faisait mal. Mon corps n'avais rien mais mon cœur s'ouvrait, s'imprégnant d'une cicatrice qui allait être profonde. Harry remarquait mon malaise et ne comprenait pas mon état mais qui aurait pu le comprendre ? Personne, rien ni personne malheureusement ne comprendrait mais moi je savais et j'étais bouleversée entre le chagrin des mots et celui de la colère, de la haine qui emplissait mes yeux de larmes car beaucoup le disait : de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas, que ce soit dans un sens comme dans l'autre. J'essayais tout de même de parvenir à parler.

 

- Harry, c'est un...

- Oui, Hayley, je crois que ça ne fait maintenant aucun doute qu'il soit un Mangemort.

- Je l'ignorais Harry, je l'ignorais mais pas...pas pour Katie Bell.

- Comment ça pas pour Katie Bell ?

- Tu vas me dire que je suis folle et tu auras sans doute raison d'ailleurs mais je lui en ai parlé, je lui ai demandé de me dire que ce n'était pas lui, qu'il n'avait rien à voir avec ce qui lui était arrivé mais qu'attendais-je de lui vraiment ? Juste après notre conversation dans la salle commune je suis allée le voir pour le lui demander en face mais son silence m'a donné la réponse.

- Tu lui en as parlé avant de le lui demander ?

- Oui, en effet. J'aurais jamais pu penser ça.

- Je sais. Tu aurais du venir m'en parler quand tu l'as su.

- Je suis désolé... J'espère que tu ne m'en veux pas Harry, j'aurais du le faire en effet mais je savais comment tu allais réagir, je ne voulais pas que tu fasses une chose que tu allais regretter.

- Crois-moi ce n'est pas l'envie qui me manque.

- Je te comprends, tu ne m'en veux pas ?

- Non, bien sûr que non, je comprends tes raisons. J'aurais aimé que tu me fasses un peu plus confiance Hayley !

- J'ai confiance en toi Harry ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Si tu le veux bien tu pourras prévenir Neville qu'il n'aura pas besoin de me raccompagner ? J'irai le voir avant d'aller me coucher.

- Oui bien sûr mais que comptes-tu faire ?

- Fais moi confiance Harry, je sais ce que je fais, lui dis-je avec un faux sourire qui en disait long.

- Très bien, fais attention à toi d'accord ?

- Merci Harry, je te le promet !

 

Avant de partir je le remerciai du regard puis je m'approchais lentement de lui et lui déposait un baiser sur le front avant de partir à la rencontre du danger : lui. Plus rien ne traversait mon esprit. Mes pas prenaient le dessus sur toutes pensées que je pouvais bien avoir. Je parcourais de fond en comble toute l'école en faisant attention à ne pas être repérée par Rusard qui traînait dans le coin sans aucun doute avec Miss Teigne. Peut m'importait que je sois en robe mais je dû vite me rendre compte que j'étais complètement essoufflée. Je posais ma main contre une statue afin de reprendre mon souffle, me courbant légèrement vers l'avant mais avant même que je ne prononce une parole je le sentais à coté de moi. Mon sang ne mit pas longtemps à faire qu'un tour dans mes veines puis dans ma poitrine. Il était là, dressé de tout son haut dans ce même costume trois pièces que lorsqu'il était entré dans la salle avec Rusard. Je me permis de faire un pas en arrière en essayant de contrôler mon esprit qui s'affolait.

 

- Tu cherchais quelqu'un Williams ?

 

Je ne répondis rien. Cette situation m'incommodait, elle n'entrait pas dans mes plans, c'est moi qui l'avait cherché et c'est lui qui m'avais trouvé. L'ironie du sort en effet.

 

- Tu ne réponds pas ?

- On répond aux imbéciles avec le silence, dis-je du mieux que je pu.

- Alors tu penses que je suis un imbécile et que penses-tu d'autre de moi Williams ?

- Je pourrai te dire tout ce que je pense à cet instant précis mais tu n'en serais pas vraiment ravie mais il y a un mot qui résume à peu près tout. Lâche. Tu es un lâche Drago Malefoy. Voilà ce que je pense de toi !

 

Je voulais le blesser, lui faire du mal pour le mal qu'il me faisait à ce moment. Les Malefoy n'avait qu'une idée dans leur tête : montrer leur pouvoir, leur puissance face aux autres, face aux personnes qu'ils considères comme impurs, inférieurs ou traîtres à leur sang et rien que pour ça il était lâche, ils étaient lâches. Je savais ce que cette phrase signifiait pour lui, ce que ça allait provoquer et j'étais prête à affronter son regard, ses préjugés, ses remarques. Quoi qu'il m'en coûte. J'avais les cartes en main cette fois. 

Sa réaction ne se fit pas attendre, il me plaqua avec une telle brutalité contre le mur ce qui me glaça le sang mais je ne dis rien,ne fis rien je soutenais mes propos et je n'en démordrai pas. Son regard qui pouvait parfois ce montrer soyeux était des plus méconnaissables. Une rage qui m'était encore inconnue jusqu'à présent qui en ferait pâlir plus d'un avait pris place dans ses pupilles sombres. Dans un nouvelle éland il força sur ma gorge qu'il serrait de plus en plus fort. Qu'il me tue de ses propres mains s'il le désirait mais j'allais lui montrer qu'il ne me procurait aucune peur. Pourtant je parlais, je parlais malgré son emprise autour de mon cou qui m'oppressait de plus en plus.

 

- Je n'ai pas peur de toi Malefoy, j'ai déjà vu tellement pire que rien de ce que tu pourrais me faire ne me fera changer d'avis sur toi, sur ce que je pense. Le simple fait que tu me tiennes comme cela montre à quel point tu es instable et que tu ne supportes pas qu'on te tienne tête. Surtout pour une "Sang-Mêlée", une personne comme moi que tu considères comme une moins que rien alors vas-y, je te le demande Malefoy, tue-moi si tu en as vraiment envie, tue-moi et on n'en parle plus. Tu auras eu ce que tu voulais, tu auras eu ma peau, tu pourras même t'en vanter mais je ne mourrai pas dans la peur, sois en certain. Vas-y.

 

Je voyais dans ses yeux que je venais de lui offrir un cruel dilemme. Il avait ici et maintenant la possibilité de me prouver mes propos sur un plateau non pas d'argent mais d'or. Tout reposait sur le simple fait de me prouver qu'il n'était pas un lâche comme je le prétendais. Dans ma tête tout était à présent clair comme de l'eau de roche. Pour lui, me tuer serait une preuve qu'il n'est pas ce que je prétend et me relâcher serait une preuve de lâcheté pure. Pourtant à mon sens tout était contraire, j'attendais de savoir si la personne avec qui j'avais partagé un ciel étoilé sur un balai un soir d'hiver qui avait été pour ma part particulièrement doux, existe vraiment. J'attendais encore et toujours, le corps fiévreux devant le sien si froid et ce qu'il fit me surpris.

bottom of page