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Chapitre 10 : Pour qu'un coeur batte

La nuit avait été longue, une des plus longues de toute ma vie. À ma plus grande joie, le matin refléta sa belle lumière orangée dans tout le dortoir. Je me détendis les bras et entrepris la démarche de me levée et c'est que je fis. En me dirigeant dans la salle de bain qui était libre, je vis mon reflet se refléter dans le miroir ce trouvant à l'entrer de celle-ci. Je ne prêtais habituellement pas attention à mon apparence plus que ça mais ce jour là je m'arrêtais et observais les parcelles de mon corps. On pouvait bien dire que ma chevelure au matin n'était pas superbe ; mes cheveux bruns étaient ébouriffés et de moins en moins lumineux. Je n'étais pas bien grande mais pas petite non plus. Mon teint basané était légèrement refroidi, parfois blanc. Je finis par aller sous la douche, l'eau froide arrivait toujours à me tenir réveillée qu'elle que soit le taux de fatigue accumulé. En me remémorant mes derniers jours, il était bien vrai que je n'avais pas beaucoup réussi à dormir sereinement. Quoi qu'on puisse dire, Poudlard est une vie bien mouvementée. J'attrapais une serviette que j'avais soigneusement rangée pour que je puisse l'entourer autour de moi par la suite. Quand je jugeais que j'étais à peu près présentable, je sortis pour aller rejoindre la grande salle et j'embarquais un livre au passage car il était assez tôt et je doutais que mes amis soient réveillés. 

Arrivée dans la grande salle, comme je m'en doutais, peu d'élèves étaient là. Je m'installais naturellement à la table des Gryffondor. Je ne comptais pas avaler mon petit-déjeuner, pas que la faim ne soit pas là mais je préférais attendre alors je me plongeais dans mon gros bouquin. Plusieurs minutes plus tard, mes amis rentrèrent et vinrent ce joindre à moi et j'étais bien contente, il y avait bien qu'eux pour me faire rire et me mettre de bonne humeur même si je savais bien que le cœur n'y était pas vraiment.

 

 

- Bien dormi ?, me demanda Hermione.

- Pas vraiment.

- On ne t'a pas entendu rentrer hier soir, dit simplement Ginny.

- J'étais parti faire un tour dans le parc, désolé de ne pas vous avoir prévenu, j'avais besoin de prendre un peu l'air.

-Tu te remets de la veille ?, dit-il, avec un croissant dans la bouche.

- Oui, doucement. Ron tu ne devrais pas manger autant, tu vas finir par t'étouffer si tu continu comme ça.

- Il en aura l'habitude au moins maintenant, dit Harry.

- Tu es décidément désespérant Ronald Weasley, s'exclama Hermione.

- C'est le match de Quidditch qui te stresse ?

- Ça c'est certain et c'est tout le temps comme ça, me dit Harry en me le chuchotant à l'oreille.

 

Je fis un petit sourire et engloutis à mon tour toute la nourriture que mon estomac pouvait contenir. Après cela, je me dirigeais vers la bibliothèque avant d'aller en cours de potions. Arrivée là-bas, j'aperçus Neville qui était en pleine lecture d'un livre de botanique à ce que je pouvais voir. Je m'approchais lentement de lui et me mis derrière ses épaules et lu le titre du livre qu'il tenait entre ses mains, "Milles herbes et champignons magiques". Il se retourna et en me voyant et il me fit un large sourire que je lui rendis naturellement.

 

- Intéressant ce que tu lis, lui dis-je.

- Oui, j'aime beaucoup la botanique, j'hésite encore mais je crois que je vais me diriger dans ce domaine plus tard mais ce n'est pas définitif. D'après le professeur Chourave, je ferai un très bon professeur en botanique. Et toi, qu'est-ce qui te plait le plus ?

- À vrai dire, je ne sais pas vraiment mais j'apprécie plus particulièrement les potions mais je n'irai pas jusqu'à dire que je voudrai devenir professeur, je ne me suis pas particulièrement penché sur le sujet. Neville, je me demandais si tu étais libre ce week-end ?

- Oui, normalement je n'ai rien de prévu, pourquoi ?

- Et bien, je me disais que ça serait sympa de passer une après-midi ensemble, ça pourrait nous changer un peu du quotidien.

- Je suis tout à fait d'accord et je serai content d'y aller avec toi... En toute amitié naturellement.

- Naturellement. Alors disons ce Samedi devant les trois Balais à 14 h ?, lui dis-je souriante.

- D'accord, j'y serai, prends un manteau bien chaud, il fait froid dehors, Noël est dans quelques jours.

- Je n'y manquerai pas.

 

Étrangement je sentais des regards ou plutôt un regard derrière moi qui me fixait, mais en me retournant je ne vis personne... Étrange. L'idée de passer du temps avec Neville m'étais venu dans la nuit. Il était d'un si bon réconfort et je l'appréciais énormément. De plus, depuis hier j'avais l'impression d'étouffer, de suffoquer et je n'arrivais pas à faire sortir la colère que j'avais éprouvé ni même de mettre des mots sur ce qu'il m'arrivait alors je voulais vider toute mes pensées, les faire sortir au plus vite de mon esprit car je savais que si ça allait plus loin je me trouverai faible face à ça. Depuis petite, d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été dans mon monde, me sentant parfois incomprise. Il m'arrivait parfois de me retrouver avec beaucoup de personnes autour de moi mais je me sentais seule. Ils n'étaient que des ombres, des faux semblants, des rires forcés, des masques dépourvus de chaleur humaine. Je me disais que tout simplement le problème venait de moi. Ici tout était incroyablement différent, je m'étais fais des amis et je sentais ce besoin de m'épanouir et d'enfin me révéler comme s'il était question de me prouver à moi-même qui j'étais vraiment mais la seule conclusion que je m'étais faite était tout simplement que je ne me connaissais pas moi-même. 

Une fois sortie de mes pensées, je me dirigeai avec Neville en direction des cachots afin de nous rendre à notre cours de potions avec le professeur Slughorn. En entrant dans la salle, je vis le regard de Parkinson et de Bullstrode se stopper sur moi et Neville avec un sourire moqueur sur les lèvres. Elles se moquaient à notre sujet mais j'en avais que faire de ses deux Serpentard. Quand le moment se présentera, je les remettrais bien volontiers à leur place. Mon regard s'arrêtait instinctivement sur Malefoy. Que dire, il parlait avec Zabini et ses deux acolytes de Crabbe et Goyle. Je détournais rapidement le regard, je ne voulais plus avoir à faire à cette personne et encore moins à son regard. J'allais m'asseoir à coté de Hermione. Dans la salle, je n'apercevais pas Harry et Ron. Ils arrivèrent quelques minutes plus tard bien évidement en retard. C'était comique car tout deux se battaient contre la porte de l'armoire comme des chiffonniers pour avoir le meilleur livre de potions. Cette scène me fis sourire.

 

- Bien, maintenant que vous êtes tous présent, nous allons enfin pouvoir commencer. Aujourd'hui je vais vous mettre par binômes, ouvrez vos livre page 10, je vais vous répartir.

 

Quelques secondes après, le professeur Slughorn commença à appeler un par un les élèves afin de nous associer avec un autre. A l'annonce de mon nom, je me demandais sur qui j'allais tomber mais je n'eus pas le temps de trop me pencher sur la question car l'instant d'après fut comme un coup de massue dans le dos, "Malefoy". Je portais décidément la poisse sur mes épaules. J'avais une soudaine envie d'arracher les yeux de notre professeur pour m'avoir mise avec lui. De toute la classe, il me fallut tomber sur celui dont je ne voulais plus rien savoir. Ce fut surprenant mais lui ça avait bien l'air de l'amuser. Je revoyais cette face que je détestais au plus haut point chez lui, ce sourire malsain, arrogant et moqueur était inondé sur ses lèvres. Avec toute la peine du monde, je me dirigeais à sa table en prenant mon sac sans ne lui adresser un seul regard. J'espérais au plus profond de moi qu'il ne m'adresse pas un mot mais c'était décidément mal le connaître.

 

- Contente à ce que je vois, tu ne peux plus te passer de moi ! 

- Ne m'adresse pas la parole Malefoy, dis-je en lui adressant un regard glacial.

- La Sang-Mêlée se rebelle. Je vais te surprendre mais j'en ai pas envie Williams !

 

Je mis soudainement debout et lui fis face. Je pris Malefoy par sa cravate et l'approcha de moi. Il était à présent à quelques centimètres et je la montais jusqu'à que celle-ci lui bloque la gorge et le regarda droit dans les yeux s'en vaciller. Son regard était froid... Tellement froid.

 

- Écoute moi bien Malefoy, je te le redirais pas deux fois. Alors maintenant tu fais comme si je n'existais pas, tu m'oublies et ne m'adresse pas la parole, comprit ? Sinon je te préviens, je  coupe ta langue de serpent et je m'en fais un pendentif avec, c'est bien clair ?

 

Je le relâchais par la suite. Je l'avais humilié devant tout le monde et je savais qu'il trouverait un moyen pour me le faire regretter. À ce moment là, je m'en voulu presque de n'avoir pas su me contenir car j'avais compris depuis le temps qu'il ne fallait pas toucher la fierté d'un homme et encore moins d'un Serpentard portant le nom de Malefoy. Si un regard pouvait tuer, je crois que je serai déjà morte à l'heure qu'il est, et le mot était faible.

 

- Mais pour qui tu te prends pour me toucher, sale Sang-Mêlée ?

 

Je le giflais. Ma main en tremblait encore. Je n'avais pas pu me contenir ni faire autre chose à ce moment là. J'avais eu envie de lui faire mal, mon caractère avait prit le dessus et à mon étonnement, il ria de la situation. Il voyait bien qu'il arrivait à me mettre à bout et à me faire sortir de mes gonds ce qu'il réussissait avec perfection je dois dire car les faits était là. Comment pouvait-on être une personne aussi détestable et arrogante ?! J'étais en colère, voir en rage et même si je ne voulais pas me l'avouer ses paroles m'avaient blessé plus que je ne le pensais. Tous les élèves sans exceptions avaient les yeux fixés sur nous. Le professeur Slughorn était catastrophé ; c'était le cas de le dire car il ne tardait pas pour nous faire des remontrances.

 

- Miss Williams, arrêtez vous. Vous me décevez beaucoup. Quant à vous Mr.Malefoy, quand vous aurez fini de perturber mon cours en faisant les yeux doux à Miss Williams vous pourriez commencer votre potion. Vous viendrez tous les deux à mon bureau à la fin du cours et bien sûr naturellement 10 point en moins à Serpentard et Gryffondor.

 

Et une fois de plus j'étais entré dans son jeu. J'avais répondu à ses attaques, ses insultes. Je me mis à commencer à faire la potion telle que les instructions était données dans notre manuels et Malefoy fit de même. Je l'ignorais tout bonnement mais je savais que c'était le calme avant la tempête. Je voyais au fond de la salle le regard de Neville posé sur moi et quand je croisais le sien, il rougit et me fis un sourire compatissant. Ça me faisait une étrange sensation de savoir qu'il avait des sentiments pour moi. De toute ma vie personne n'en avait eu, moi-même je n'avais jamais connu l'amour et puis je n'avais pas eu le temps pour ça, j'étais bien plus occupée dans mes livres et à fuir la vie en un sens que de m'occuper du regard des autres. J'entendis pas très loin de moi, Hermione qui commençait à s'énerver sur sa potion et je dois dire que moi aussi. Quelque chose clochait et le rendu n'était pas ce que j'espérais. Je commençais à débattre dessus et à mon plus grand soulagement Harry qui n'était pas bien loin vint m'aider avec Hermione aussi au passage.

 

- Il faut que tu l'écrases.

- Mais Harry, il est écrit dans le manuel qu'il faut la couper, tu le sais bien !

- Oui, c'est vrai Harry, Hermione a raison.

- C'est marqué là dedans, dit-il en désignant un vieux livre de l'époque.

- Tu en es sûr ?

- Je ne me débats toujours pas avec ma préparation contrairement à vous deux. Vous devriez voir vos têtes, s'en est presque à mourir de rire.

- D'accord mais je tiens à te prévenir que si ça me saute au visage Mr.Harry Potter je t'en tiendrai pour responsable, dis-je en souriant.

- Je prends ce risque.

 

Je fis ce qu'il nous avait indiqué. Il avait raison, la potion prit la couleur désirée et je le remerciai gentiment. Une fois le cours finit, je devais me rendre dans le bureau de Slughorn afin de sûrement recevoir une retenue ce qui se sentait comme le nez au milieu de la figure. Je sortis la dernière de la classe et quand je me trouvais derrière la porte, je fus soudain tiré par le bras et plaqué contre le mur avec une main devant ma bouche. Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je me rendis compte que ce n'était autre que Malefoy qui me tenait fermement contre le mur, ses mains à plat entre ma tête. Son regard bleu-gris était dur et n'exprimait aucune émotion. Je ne savais comment il arrivait à rester aussi inexpressif, pourtant je me trouvais comme paralysée, je n'arrivais plus à penser. Je sentais son souffle chaud devant mon visage. Il leva le bras et m'emprisonna le poignet qu'il serrait de plus en plus fort. Il commençait à me faire mal mais il ne me lâcha pas pour autant. Dans le couloir personne n'était présent bien sûr, tous les élèves étaient partit après le cours. Je ne pouvais strictement rien faire. Il me regardait dans les yeux, je ne sais pas ce qu'il me prenait mais à ce moment là je me sentais faible, il ne faisait que quelques petits centimètres de plus que moi mais à ce moment là, il me paraissait en faire des mètres. Mon cœur battait dans ma poitrine très vite ce qui d'ailleurs me surprenait moi-même. Il avait un total contrôle et il le savait bien mais je ne voulais pas lui laisser l'opportunité d'avoir une quelconque emprise sur moi.

 

- Malefoy, c'est quoi ton problème ? Tu me fais mal, lâche-moi.

- Ne m'humilie plus jamais devant tout le monde Williams... Plus jamais, souffla t'il.

 

À mon grand soulagement, il me lâcha et me laissa reprendre ma respiration. L'instant d'avant j'avais été comme en apnée. Il avait gagné et son sourire en se retournant me fis pâlir. Il avait réussi à faire ce qu'il voulait et m'avait déstabilisé. Je me retrouvais seule dans le couloir. Je n'avais toujours pas compris ce qui s'était passé et j'allais devoir le revoir dans quelques instants. Je marchais vers le bureau et quand j'entrais, il était déjà là. Le professeur nous posait des questions sur notre comportement, ce qui avait bien pu nous passer par la tête. Un véritable lavage de cerveau sur les tensions que nous devrions penser à apaiser. Nous nous prenons une retenue et oui, il semblerait qu'il n'avait pas apprécié la gifle. J'en avais ma claque pour la journée. Je m'excusais vivement avec tout un discours avant de passer le seuil de la porte. En sortant je ne pu m'empêcher de faire une remarque à Malefoy.

 

- Je te préviens, ne m'adresse plus la parole Malefoy, plus jamais ou tu finiras en pâté pour Hippogriffe.

- Calme toi Williams.

- Que je me calme ? Tu te fous de moi ?! Que je me calme ?!

- Arrête de crier, je ne suis pas sourd. Tu t'es pris une retenue et des points en moins, ce n'est pas la fin du monde.

- Depuis que tu es là, il ne m'arrive que des ennuis, ma vie était tranquille mais non toi tu as décidé de me faire chier jusqu'au bout.

- Tu insinues que c'est de ma faute ?

- Je ne l'insinue pas, je le dis ! 

- Ma faute ? Si tu n'avais pas voulu jouer les petites héroïnes en essayant de me défier en me tirant par la cravate avec tes menaces tu n'en serais pas là, dit-il en avec son sourire moqueur.

- Si tu l'avais fermé comme je te l'avais demandé ça ne serait pas arriver, désolé encore de te décevoir mais je me respecte, tu aurais été bien trop heureux que je ne dise rien, hein ? Parce que Mr. Malefoy ne supporte pas qu'on se monte contre lui, qu'une fille le remette en place et ça le fout en rogne et qui plus est une Sang-Mêlée que tu considères comme une moins que rien car moi tu ne peux pas me mentir, pas depuis le soir où j'ai vu qui tu étais vraiment et c'est ce soir là que j'ai été bien stupide d'avoir eu de la compassion à ton égard. Tu ne supportes tout simplement pas que je t'ai vu ainsi mais que tu veuilles le cacher où pas Malefoy, cette personne qui m'a sauvé cette nuit là, elle était bien là et elle est une partie de toi. Peut-être que je suis la seule à la connaître mais c'est déjà ça, j'ai su au moins apprécier une chose chez toi.

 

Je ne savais même pas pourquoi je venais de dire ces choses là mais c'était en quelques sortes ce que je pensais même si je n'avais pas totalement tout dit et ça, je le savais mieux que quiconque. 

Je partis sans me retourner, de toute façon je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde. Le reste de la journée passa tranquillement. Il y a eut les sélections de Quidditch que j'étais partis vite fait voir pour encourager avec Hermione notre cher ami Ron puis j'étais partis. En entrant dans la salle commune où je comptais faire terminer mes devoirs, mes amis étaient dans un grande discussion sur le mystérieux livre qu'avait trouvé Harry. Hermione lui disait de le remettre à sa place et essayait de savoir à qui il appartenait mais lui ne voulait pas, prétextant que la reliure était fragile. Sans qu'il ne s'en aperçoive Ginny le lui prit des mains. Celui-ci appartenait au prince de Sang-Mêlé. Je n'en avais auparavant jamais encore entendu parler, tout comme Hermione et les autres apparemment. Je partis ensuite faire ce que j'avais à faire. 

Le soir allait bientôt tomber et les élèves allaient peu à peu se coucher dans leurs dortoirs. Je restais dans le long canapé de la salle avec un livre posé sur mes genoux et une frêle couverture car malgré la cheminée crépitante j'avais encore froid puis je montais me mettre dans mon pyjama qui était composé d'un simple débardeur et d'un short avec un peignoir qui me descendait juste en dessous des genoux. Avant d'aller m'endormir, j'ouvris la fenêtre qui se trouvait dans l'escalier en colimaçon qui donnait à mon dortoir. Quelques flocons tombaient encore du ciel sombre. Je respirais profondément afin d'avoir le plus d'air possible à entrer dans mes poumons ce qui me faisait un bien fou. Dans la pénombre de la nuit, j'aperçus au loin un balai qui volait au-dessus des nuages, je ne rêvais pas. Mes yeux essayaient de scruter l'horizon du mieux qu'ils pouvaient la forme humaine qui était sur celui-ci puis je ne vis plus rien. J'allais donc fermer celle-ci et aller faire ce que je devais faire quand je fus soudain prise d'un sursaut. Je reconnus cette voix masculine assez grave.

 

- Qui aurait cru que je te croiserai Williams.

- Mais qu'est-ce que tu faisais là, Malefoy ?

- Rien de spécial.

- Rien de spécial ?, dis-je en le regardant sur son balai. Tu trouves ça normal de te balader sur ton balai en pleine nuit ?

- Ce qui a de pas normal ici, c'est qu'une Gryffondor ne soit toujours pas couchée à cette heure-ci.

- Très futé Malefoy, je suis surprise que tu ne sois pas avec une fille dans tes draps.

- Je vois que ma réputation court, mais non Williams.

- J'étais ravie de te voir Malefoy, dis-je d'un ton ironique en ayant dans l'idée de fermer la fenêtre mais il m'en empêcha.

- Je ne vais sûrement pas te laisser tranquillement aller te coucher Williams, tu vas venir.

 

Je crus que j'allais m'étouffer.

 

- Malefoy, laisse-moi tranquille, j'ai autres choses à faire.

- Tu n'as pas à refuser Williams. Je vais te prouver que tu as tord, que tu ne pourras pas aimer une chose de quelqu'un qui n'est pas moi.

- Laisse tomber, je ne sais même pas pourquoi j'ai dis ça.

- Pourtant tu l'as dit et tu ne peux pas le nier, après tout tu m'es redevable, je t'ai sauvé la vie en quelques sortes.

- Je croyais que tu ne voulais pas en entendre parler ?

 

Il sourit. Pour une fois ce n'était pas un sourire moqueur ni malsain. Si je ne connaissais pas Malefoy, j'aurai décris ce sourire comme tendre, voir doux mais je savais bien que ça n'avait rien de tout ça. Il me tendit la main. Je ne savais pas quoi dire, ni même comment réagir. Je ne voulais pas, je repensais à ce qu'il avait fait à Katie Bell mais pourtant, je pris la main qu'il me tendait... Malgré moi j'en avais envie. J'escaladais la fenêtre du mieux que je pus et montais derrière lui mais il était hors de question que je m'accroches à lui. Il sourit, il avait l'air ravie de son tour.

 

- Ne sourit pas comme ça Malefoy, je ne compte pas rester longtemps.

- Accroche-toi, il me semble que tu n'as pas l'habitude des balais.

- Tu te trompes, je manie très bien mon balai et puis... Je suis à Gryffondor je te rappelle, il en faut bien du courage pour prendre la main d'un Serpentard dénommé Malefoy.

- Je suis bien d'accord.

 

Après être bien installée, il commença à accélérer vers le ciel. Arrivé au dessus des nuages, la vue était merveilleuse, les étoiles étaient si proches et si lointaines en même temps. Le ciel sombre ne ressemblait plus qu'à un ciel de coton sous l'épaisseur des nuages brumeux qui se dressaient devant nous. C'était magique. Je n'avais que ce mot à la bouche. On apercevait l'immense château flamboyant de lumières, le lac sombre s'étendait à perte de vue et nous reflétait même à cette hauteur. On restait un petit moment s'en que ni lui ni moi ne parlent et observèrent ce qui se trouvait autour de nous avant qu'il ne redescende en flèche bien trop vite à mon goût et je ne pouvais faire autrement que de m'accrocher à lui et d'entourer son torse de mes mains glacées par la fraîcheur de cette nuit. Je n'avais pas le vertige mais à ce moment là où je posais ma tête sur son dos, une sensation inhabituelle me traversa tous le corps. Dans le vent qui déferlait sur nous je l'entendis me dire :

 

- Je te l'avais dis que tu ne résisterais pas longtemps à mon charme.

- Idiot, si je n'avais pas peur de tomber je ne m'accrocherai pas à toi.

- Tu es sûre de toi ?

- Absolument sûre.

- C'est ce qu'on va voir !

 

Il s'arrêta et en quelques secondes se retrouva derrière moi. C'était à mon tour à ce que je vois de montrer mes talents en balai et il allait être servit. J'essayais d'aller le plus vite que je pus, au-dessus du lac où je trempais le bout de mes doigts dans l'eau gelée. J'étais cramponnée au balai et le tenait fermement dans mes mains avant que je ne sente des bras soulever les miens au-dessus de ma tête. Je me sentis alors debout.

 

- Malefoy, qu'est-ce que tu fais ?

- Laisse toi faire.

 

Je ne comprenais pas où il voulait en venir mais je me laissais faire, mes bras étaient tendus dans les siens et il me maintenait debout sur le balai devant lui qui était toujours assit et me tenait fermement par les hanches. Je fus surprise de la liberté que je ressentais à ce moment là. La vitesse, le lac, la vue et une grande légèreté. Je vivais et ça, ça n'avait pas de prix. Je restais muette et savourait le spectacle. Dans le passé je pensais parfois que le simple fait d'être seule à l'extérieur le soir était la forme d'une certaine liberté mais rien n'était plus vif, plus vivant et plus libre que ce moment là.Mes bras étaient encore grands ouverts quand je les remis sur le balai et retrouvais ma position d'origine sur celui-ci et m'éleva vers le haut. Malefoy fut surpris car il s'accrocha à moi, ce qui me fis décrocher un sourire.

 

- Je t'avais dis que tu ne résisterais pas longtemps à mon charme.

 

Je ne pus voir quel réaction il eut étant de dos mais je le sentis rire même si c'était léger. Après avoir fait un bon tour à travers le ciel je nous déposais près du lac sur l'herbe bien fraîche du soir et allais m'asseoir. J'avais froid et je grelottais à ce moment là. Je refermais mon peignoir afin de conserver une certaine chaleur à mon corps qui à présent tremblait. Malefoy vint alors près de moi s'asseoir à mes cotés. Aucun de nous deux parlait mais je voulais briser la glace.

 

- Pourquoi je n'arriverai jamais à te comprendre Malefoy ?, dis-je songeuse malgré-moi. 

- Je ne suis pas une personne qu'on comprend tout simplement.

- Je l'avais remarqué.

- Pourtant, je devrais dire la même chose pour toi.

- Je ne te suis pas.

- Je ne te comprends pas non plus. Avec les autres filles j'arrive à savoir ce qu'elles pensent, ce qu'elles ont dans la tête mais toi non, tu es aussi fermée qu'un livre et ça me tue de le dire mais tu m'intrigues.

- Et qu'est-ce que je devrais dire de toi ? Un jour c'est noir un jour c'est blanc, la vérité c'est que tu ne sais pas ce que tu veux Malefoy. Tu ne sembles pas savoir réellement qui tu veux être. 

 

Il ne répondit pas. Il savait que j'avais raison en un sens, la fierté encore une fois. Je ne savais pas quoi penser ni quoi dire devant son silence. Je pense qu'il était temps pour moi de rentrer.

 

- Je voudrais rentrer Malefoy. Il est très tard, s'il te plaît.

 

 

Il était toujours assis sur l'herbe et ne semblait pas bouger. Je baissais légèrement les yeux au sol puis je m'approchais de lui et lui touchais l'épaule, lui redemandant ce que je lui avait demandé il y a quelques instants. Il se leva simplement et enfourcha son balai en me laissant de la place derrière lui. Je montais alors et il se dirigea vers la fenêtre encore ouverte de l'escalier de la salle commune. Arrivés devant celle-ci, je m'apprêtais à partir mais il prit ma main. À son contact mon corps frémit comme un courant électrique qui m'avait effleuré, voir touché. Mon cœur s'emballait, je ne devais pas l'être, pas de lui, je me remémorais ce qu'il avait fait, il était évident. Je me dégageais alors doucement et lui souris simplement avant de monter la fenêtre et de la refermer, je murmurais simplement ses mots à son oreille.

 

- Merci pour cette soirée...Drago.

 

Et je fermais la fenêtre avant de m'asseoir au sol pour ne pas qu'il m'aperçoive. C'était à présent irréfutable. Je n'avais jamais ressentis ça de toute ma vie et ça me bouleversais, j'avais peur. Pour la toute première fois de ma vie je ressentais une peur déchirante qui entravait mon cœur. Je mis mes jambes contre mon corps qui ne comprenait plus clairement. J'étais tombée amoureuse. Amoureuse de Drago Malefoy.

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